Répression au Tibet et au Népal

Publié le 30 Mars 2008

Au Tibet

À Lhassa, la police chinoise a investi la ville et effectue des descentes dans les maisons pour retrouver les personnes impliquées dans les récents mouvements de protestation.

Le calme serait revenu dans les rues, maintenant désertes, de la capitale du Tibet, mais des troubles continueraient d’être observés dans des provinces chinoises voisines comptant une forte population tibétaine. Selon des informations émanant du Centre tibétain pour les droits humains et la démocratie, des centaines de Tibétains se sont rassemblés dans les rues de Garzê (Ganzi), dans la province du Sichuan, et la situation serait extrêmement tendue. Des informations font également état de manifestations dans la province du Gansu.

D’après certaines personnes, la « terreur » règne à Lhassa ; la police et l’armée fouillent les maisons une par une et procèdent à des arrestations. Les conditions de détention des personnes arrêtées suscitent de graves inquiétudes.

Les autorités chinoises bloquent presque totalement les informations en provenance du Tibet et des régions environnantes. Elles ont coupé les liaisons par téléphone portable et par Internet à l’intérieur du Tibet. Les informations étrangères relatives au Tibet diffusées en Chine sur des chaînes étrangères sont censurées : l’écran devient noir.

Amnesty International demande aux autorités chinoises de ne pas recourir à une force excessive pour rétablir l’ordre.

« Les autorités doivent également rendre pleinement compte de toutes les personnes arrêtées et veiller à ce qu’elles ne soient pas torturées ni soumises à d'autres formes de mauvais traitements, à ce qu'elles puissent entrer en contact avec un avocat et recevoir des soins médicaux, à ce qu’elles soient présentées rapidement à un magistrat indépendant, et à ce qu’elles puissent contester leur détention, a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International .

« La Chine doit permettre aux journalistes et aux autres observateurs indépendants de se rendre sans entrave au Tibet et dans d’autres régions où vivent des Tibétains. Elle doit également permettre à l’ONU de mener une enquête indépendante sur les événements de la semaine dernière. »



Au Népal

Plus de 400 personnes ont été arrêtées lundi au Népal dans le cadre de la répression menée contre les manifestations pacifiques dénonçant les atteintes aux droits humains commises par la Chine au Tibet.

À Katmandou, des militants ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à participer à une manifestation silencieuse sur la situation des droits humains au Tibet organisée par la section népalaise d’Amnesty International. Il était près de 14 heures (heure locale), lorsque 17 militants ont été arrêtés à Maitiyala Mandala puis conduits au poste de police de Singha Durbar. Aucune raison n’a été donnée pour justifier leur arrestation.

Parmi les personnes arrêtées figurent Rameshwar Nepal, directeur de la section népalaise d’Amnesty International ; Sushil Pyakurel, ancien membre de la Commission nationale des droits humains ; Govinda Bandi, avocat membre de Commission internationale de juristes (CIJ), et d’autres militants, dont quatre membres de la communauté tibétaine du Népal et plusieurs membres d’Amnesty International.

« L’intervention des autorités dans le mouvement de protestation pacifique de Tibétains et de militants des droits humains est inconstitutionnelle, a ajouté Amnesty International. La décision de l’Administration du district d’empêcher la tenue d’une manifestation pacifique est contraire à l’article 12 de la Constitution népalaise. Il n’y a pas non plus de disposition légale permettant d’interdire à l’avance une telle manifestation. »

Chine

Amnesty International a de nouveau demandé au gouvernement chinois de permettre aux Nations unies d’ouvrir une enquête indépendante sur les événements qui se sont produits au Tibet et qui ont déclenché des manifestations au Népal. L’organisation a également demandé au gouvernement chinois de répondre aux doléances de la population tibétaine à l'origine du mouvement de protestation, et de revoir les politiques qui ont généré un tel mécontentement.


Rédigé par nezumi dumousseau

Publié dans #politique

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